Cette première version de mon hommage à Matthias Grünewald fut d’abord considérée comme une étude partielle du tableau définitif. Elle appartient d’ailleurs à un ensemble d’une vingtaine de peintures réalisées principalement entre 2004 et 2008. Ces peintures constituent un enchaînement d’études préparatoires pour une œuvre plus conséquente dite "grande version", stabilisée autour de la même figure centrale tout en permettant de voir d’autres personnages en pied car mesurant 325 x 200 cm. Elle est actuellement en cours de réalisation.

Revenons maintenant à la première version présentée ci dessus. La toile ayant un peu de marge, elle fut remontée en cours de travail sur un nouveau châssis agrandi par le bas, d’environ 15 cm, afin de lui donner son format actuel. Ce gain de surface, conjugué à l’étalement dans le temps du faire pictural, m’a permis d’introduire progressivement des éléments appartenant à d’autres recherches et de restructurer ainsi le travail dans le cadre d’une démarche exploratoire plus globale.

Cet hommage est d'abord et avant tout un geste adressé à l’artiste pour pouvoir questionner son œuvre. A ce stade, il ne s’agit ni d’une copie, ni d’une interprétation, ni même d’une citation, mais plutôt d’un processus singulier pour s'approcher au plus près du travail de Grünewald et essayer de répondre aux questions soulevées par l’œuvre originelle. Et c’est probablement ce cheminement intérieur qui donne à voir la réelle consistance des influences reçues ou recherchées, ainsi révélées dans toute leur complexité par les résurgences affleurant ça et là dans mon tableau, après que soit opérationnelle ce qu'on pourrait appeler La lente évaporation de la Peinture, avec ses références, ces mouvements, son histoire, etc.

PG 2020

pour un projet d’installation (voir ci-dessous), il nous faudrait bien sûr également évoquer plus longuement Walter Benjamin et son essai L'Œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique…